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par Guillaume Faugère 13 septembre 2024
A l’audience de la chambre des appels correctionnels de la cour d’appel de Toulouse, s’est posée la question de la légitime défense La légitime défense en droit pénal La légitime défense constitue une cause d’exonération de responsabilité pénale pour une personne ayant commis une infraction dans des circonstances bien précises. Cette défense, encadrée par le législateur, repose sur l'idée que, dans certaines situations, la réaction violente à une agression est non seulement légitime mais également nécessaire pour protéger sa vie, celle d'autrui ou certains biens Définition de la légitime défense En droit pénal, la légitime défense est une cause d’irresponsabilité ou d’atténuation de la responsabilité pénale. Cela signifie qu'une personne, bien qu'ayant commis un acte normalement répréhensible (par exemple, homicide, coups et blessures), ne sera pas condamnée si cet acte est justifié par la nécessité de se défendre. Cette notion est codifiée dans l’article 122-5 du code pénal. Conditions de la légitime défense Pour qu’une personne puisse bénéficier de la légitime défense, certaines conditions cumulatives doivent être remplies. Ces conditions concernent à la fois l'agression subie et la riposte. L’existence d’une agression préalable L'acte défensif doit être justifié par une agression réelle, actuelle ou imminente. Cette agression peut porter sur des personnes ou des biens. Toutefois, si l'agression est passée ou future, la légitime défense ne peut être invoquée. En outre, l'agression doit être injustifiée et non provoquée par la personne qui se défend La proportionnalité de la riposte La réaction de la personne agressée doit être proportionnée à l’attaque subie. Cela signifie que l'usage de la force doit être strictement nécessaire à la protection de la personne ou du bien, et ne doit pas excéder ce qui est raisonnablement nécessaire pour repousser l'agression. Par exemple, tuer une personne pour protéger un bien de faible valeur sera difficilement justifiable. La concomitance de l’agression et de la défense La riposte doit intervenir dans un temps proche de l'agression, c’est-à-dire qu’elle doit se produire alors que l’agression est en cours ou sur le point de se produire. Si la riposte intervient bien après l’agression, la légitime défense ne peut pas être invoquée. La légitime défense des biens Le droit français reconnaît également la légitime défense pour la protection des biens. Cependant, elle est encadrée de manière plus stricte. En effet, si l’atteinte aux biens ne justifie pas en principe le recours à une violence contre les personnes, la légitime défense peut être admise en cas d’infraction contre les biens lorsque la réaction est strictement proportionnée et nécessaire à la protection des biens. Présomption de légitime défense Dans certains cas, la loi prévoit une présomption de légitime défense. Cela signifie que la personne ayant commis l'acte bénéficie d'une présomption favorable qui la place, de prime abord, dans une situation où elle n'est pas tenue pour responsable. En France, l’article 122-6 du Code pénal prévoit deux situations de présomption : Lorsque l’acte est commis pour repousser, de nuit, l'entrée par effraction dans un lieu habité ; Lorsque l’acte est commis pour se défendre contre des personnes entrant par effraction, violence ou ruse dans un lieu habité. Cependant, cette présomption peut être renversée si des preuves montrent que les conditions de la légitime défense n'étaient pas réunies. Les limites de la légitime défense Bien que la légitime défense soit un droit reconnu, elle n’est pas sans limites. La principale limite concerne la proportionnalité de la riposte. Un excès dans la riposte entraîne généralement la responsabilité pénale de l'auteur des faits. Par exemple, si une personne utilise une arme létale contre une agression mineure, cette personne peut être poursuivie pour homicide ou blessures volontaires, et la légitime défense ne sera pas retenue. De plus, la légitime défense n'est pas reconnue en cas de provocation volontaire de l’agression dans l’intention de justifier un acte violent. Par exemple, une personne qui incite une autre à l'agresser pour pouvoir se défendre violemment ne pourra pas invoquer la légitime défense. En conclusion La légitime défense est une notion fondamentale du droit pénal, garantissant à chaque individu le droit de se protéger contre des agressions injustifiées. Toutefois, son invocation est strictement encadrée par des conditions de nécessité, de proportionnalité et d’immédiateté. 
par Guillaume Faugère 20 juin 2024
A l’audience du tribunal pour enfants de Cahors statuant en matière criminelle s’est posée la question du discernement du mineur auteur d’infractions pénales.  Point sur cette notion. Article 122-8 du code pénal « Les mineurs capables de discernement sont pénalement responsables des crimes, délits ou contraventions dont ils ont été reconnus coupables, en tenant compte de l’atténuation de responsabilité dont ils bénéficient en raison de leur âge, dans des conditions fixées par le code de la justice pénale des mineurs ». Article L11-1 du code de justice pénale des mineurs : « Lorsqu’ils sont capables de discernement, les mineurs, au sens de l’article 388 du code civil, sont pénalement responsables des crimes, délits ou contraventions dont ils sont reconnus coupables. Les mineurs de moins de treize ans sont présumés ne pas être capables de discernement. Les mineurs âgés d’au moins treize ans sont présumés être capables de discernement ». Le discernement des mineurs est un concept clé en droit pénal français, permettant d’établir la responsabilité pénale et déterminer les sanctions applicables. Cette notion permet de différencier les niveaux de responsabilité et de discernement en fonction de l’âge des mineurs. En droit français on distingue les mineurs de moins de 13 ans, ceux âgés de 13 à 16 ans, et ceux de 16 à 18 ans. Le discernement des mineurs de moins de 13 ans Les mineurs de moins de 13 ans sont généralement considérés comme dépourvus de discernement suffisant pour être tenus pleinement responsables de leurs actes délictueux ou criminels. Cette présomption réfragable [1] de non-discernement découle de l’idée que les jeunes enfants n’ont pas encore développé la capacité de comprendre pleinement la gravité et les conséquences de leurs actions. Le discernement des mineurs de 13 à 16 ans Pour les mineurs âgés de 13 à 16 ans, le discernement est présumé exister. Cela signifie que cette présomption peut être renversée lorsque par exemple le mineur est atteint de troubles psychiatriques. Le discernement des mineurs de 16 à 18 ans Les mineurs de 16 à 18 ans sont considérés comme ayant un discernement. Comme pour les mineurs âgés de 13 à 16 ans, cette présomption simple peut être renversée. L’appréciation personnalisée du discernement Le discernement est évalué au cas par cas. Les juges prennent en compte divers facteurs, la maturité du mineur, son environnement familial et social, et les circonstances spécifiques de l’infraction. Cette approche individualisée permet d’ajuster les réponses pénales aux besoins et à la situation de chaque mineur. Le discernement des mineurs en droit pénal français est une notion complexe qui prend en compte l’évolution de la capacité de jugement et de compréhension des enfants et des adolescents. En distinguant les niveaux de responsabilité et les types de sanctions en fonction des tranches d’âge, le droit pénal français vise à protéger les mineurs tout en reconnaissant leur progression vers l’âge adulte et la responsabilité qui en découle. Cette approche équilibrée permet de conjuguer justice et éducation, avec l’objectif de réintégrer les jeunes délinquants dans la société. [1] Dont on peut démontrer le contraire
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